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PEUT-ON COLONISER LES COLONISATEURS?
ou,
Versune nouvelle ère de syncrétisme?

La leçon que jeretiens de mes 20 ans sur le vieux continent, c’est justement que l’on ne peut pas coloniser le colonisateur, tant que le colonisateur reste maître de son histoire. Mais que veut dire « rester maître de son histoire » ?

La colonisation (lire: la conquête) du monde lancée au XVe siècle telle une contre-offensive à la mainmise ottomane et vénitienne sur le commerce avec l’extrême orient, n’était en fait qu’une exportation, une imposition par la force des armes de nos histoires occidentales, autant d’histoires et de certitudes transformées en discours de pouvoir dans la chasse aux richesses et la dominance des marchés d’épices. Ces « discours de pouvoir » ont été reconnus par des sociétés moins sophistiquées (lire : « avec histoires culturelles moins affirmées ») comme étant une « médecine plus forte » que la leur.

Paris et Hélène
par Jacques-Louis David (1788)
Paris, Musée des Arts Décoratifs

Aujourd’hui il est évident que la ruse et la détermination ne correspondent plus à la vision ou la promesse (l’utopie) d’une vie meilleure qui animait le cœur de nos ancêtres. Aujourd’hui nous nous tournons davantage vers les histoires des peuples assujettis dont la vie est en phase avec la terre-mère, le soleil-père et la lune-sœur.

Dans notre histoire nous avons confondu le message avec le narratif. Le « discours du pouvoir »,dans toute sa puissance n’était qu’une articulation du courant qui sous-tend l’humanité. Ce courant est une force en devenir. Ce courant pousse inéluctablement à la colonisation, à la capture de nouvelles énergies toujours à son échelle.

Dans le contexte européen, cette force s’est exprimée dans un discours puissant qui s’appuie encore sur les narratifs qui ne sont pas forcément ceux d’Homère mais n’en demeurent pas moins des narratifs des temps classiques occidentaux.

 

http://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=636&ID_dossier=6